Ce label majeur (anglais donc :-), représente à lui tout seul une flopée d'artistes et a donc droit à 3 articles.
La plupart appartient à l'un des styles suivants:
- Hip-hop plus ou moins électro
- Breakbeat, ambient, jazz, trip-hop
- Bigbeat ou club
En ce qui concerne la musique "à écouter":
Cinematic Orchestra est un groupe à géométrie variable composé de "vrais" musiciens (ils participent d'ailleurs à Jazz à la villette cette année, c'est dire le niveau). Dés le premier album Motion, ils annoncent la couleur avec par exemple Channel 1 Suite, un bon trip-hop instrumental, voie qu'ils suivent plus tard avec The awaking of a woman ou Reel life. Trip-hop avec voix cette fois: All Things To All Men. Les arrangements riches contribuent à cette véritable atmosphère qu'ils arrivent à créer; cuivres sur les superbes Dawn et Evolution; trombone sur Diabolus, ou cette voix planante sur All That You Give. On se lâche un peu sur Theme de Yoyo et son ambiance jazzy, un coté impro à la trompette sur Theme Reprise. Bluebirds, Ode To The Big Sea, Work it et Flite, sur fond de mélodie jazz, partent quasiment en jungle, avec une batterie trés nerveuse (c'est en fait ce qu'on appelle de l'acid-jazz). Fidèles à leur nom, ils ont dés 2000 (avant Jeff Mills donc) créés une bande son en direct, pour un film russe de 1929 qui donnera la BO Man With A Movie Camera. Comme tout artiste Jazz qui se respecte, certains thèmes sont réutilisés, ainsi Man With... contient des reprises d'Every Day, leur disque précèdent; pas étonnant que je confonde toujours les deux ! Ma Fleur est le disque le plus orienté trip-hop, avec de trés jolis idées (To Build A Home, Into You, That Home, Music Box ) mais encore des instrumentaux, parfois à la limite du classique (Prelude) ou du jazz (Ma Fleur). Notons le visuel fort de ce groupe qui propose sur la pochette de Ma Fleur, une photo associée à chaque morceau. Une autre preuve de leurs talents de musiciens: ils ont enregistré un live au fameux Royal Albert Hall connu pour des sessions cultes (Hendrix ou les Who...).
Bonobo et ses nombreux "feat" jouent dans la même veine. Encore du son d'ambiance (je dirais bien lounge, mais c'est péjoratif, non ?) de trés bonne volée: le magnifique Black Sands sur l'album eponyme. De l'acid-jazz avec The Fever, El Toro, We Could Forever ou Pick Up, un peu plus breakbeat sur Kiara et l'excellent Kong, qui rappel Prefuse 73, en plus doux. Notons que l'album Days to Come est aussi proposé intégralement en version instru, toujours dans cet esprit de thème/reprise jazz.. Carremment pop, If You Stayed Over contient tout de même une instrumentation fouillée. Bonobo se défend en trip-hop pur sang: Keeper, Stay The Same, Days To Come ou Nightlife (très proche justement de leur collègues les Cin.Orc)
Skalpel symbolise l'ouverture d'esprit de Ninja Tune: voilà un groupe 100% jazz, à l'image de Not Too Bad, 1958, Asphodel ou encore Together. Ils offrent avec l'album jazz Konfusion (Flying Officer, Konfusion, Seaweed), un cd bonus de remixes de leurs morceaux, en versions plus musclées: 1958 (Quantic mix), Break In (Paradowski remix), voire Big beat 1958 (Skalpel mix).
L'univers d'Amon Tobin dépeint tout le spectre de l'electro "breakée": de l'acid-jazz (The Light, Traffic)
à la jungle (The Sequel, paris streatham, Ruthless) en passant par le breakbeat (Dreamy, Infinity of rhythm), le hip-hop (One in an infinity of ways) ou le big beat (Cat People, Popsicle, Sordid, El Cargo). Le point commun entre tout ces sons: une ambiance oppressante, sombre et mélancolique, parfaitement adaptée d'ailleurs à Chaos Theory, le tout premier jeux vidéo dont la BO est entièrement composé par un artiste electro (Ben oui, lui !).
Mr Scruff, le spécialiste des samples en tout genre propose un son (et un visuel) tout en humour, sur fond de breakbeat à la cool, un peu comme Dimitri From Paris de la bonne époque, où plus recemment Roudoudou: Fish, Sweetsmoke, Cheeky, Stockport Carnival, Blackfoot Roll ou encore Donkey Ride, d'ailleurs certains morceaux s'apparenent à la house french touch (Get On Down, Hold On). Voilà encore un adepte de l'acid-jazz: Chipmunk ou Kalimba, mais aussi du Hip-hop avec Jusjus, Test The Sound ou Nice Up The Function. On trouve aussi des tendances dub, comme sur Honeydew.
J'ai découvert Mr Scruff (et Ninja Tune) avec Get a Move On (merci trax), qui semble tout droit sorti de la Nouvelle Orléans, boosté en Bigbeat. Dans la même veine, mais plus musical, Music Takes Me Up (feat. Alice Russell) rappel le vieux blues à la Fitgzerald ou Billie Hollyday, en plus péchu bien sur ! Enfin Scruff est aussi un brillant Dj Hip-hop; pour preuve son mix " Keep it solid steel" qui enchaine une trentaine de titres dub, funk ou hip-hop pour finir sur du Pharoah Sanders; cultivé le mec ! Blockhead produit principalement du breakbeat sobre et efficace (Crashing Down, Daylight, Road Rage Breakdown, Stop Motion Traffic ou You've Got Maelstrom), parfois légèrement Bigbeat, on pense aux morceaux calmes de Fat Boy Slim: The Art Of Walking ou Maintenance. Sur Music Scene, le travail sur la pochette vaut son pesant de cacahouètes avec des jolis dessins d'animaux. Cet artiste complet tient aussi un blog zarbos de photos hypnotiques.
Anecdote: Les compilations Zen, qui regroupent les sorties Ninja Tune "calmes" restent le meilleur moyen de s'immerger dans l'âme du label. SVP, choppez ces morceaux en bonne qualité, ne vous contentez pas de mes liens youtube tout pourris !
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